Histoire locale : les sports et loisirs à Saint-Martin

Suite à deux coquilles relevés dans l’article publié dans le dernier Folio’Mag, nous republions l’article original rédigé par Robert Audoin, maire honoraire de la commune.

C’est toute une histoire !

Les loisirs culturels et sportifs tiennent aujourd’hui une large place à Saint-Martin-du-Fouilloux, aussi bien dans la vie personnelle des Foliosains que dans le tissu associatif et social. Mais en fut-il toujours ainsi sur notre commune?

Autrefois

Avant la guerre 39-45, en milieu rural, et notamment à Saint-Martin, le sport de loisir est largement ignoré. L’activité physique inhérente aux travaux agricoles ou artisanaux est suffisamment fatigante pour qu’on ne cherche pas ailleurs le besoin de se dépenser. Les loisirs sont d’ailleurs rares. Certes, il existe à Saint-Martin, dès le milieu du XIXe siècle deux « sociétés d’agrément » : La Concorde, société du curé, et L’Espérance, plus laïque. Mais ces petits clubs masculins ne proposent pas d’activité physique, sinon la boule de sable.

Signalons toutefois, à l’occasion des fêtes communales, quelques jeux « physiques », comme le relate le compte-rendu d’une « assemblée » en juillet 1906 : on y mentionne « des courses à pied, aux genoux liés, en sac ». Une carte postale  de la même époque montre en effet, entre le café et l’église, une « course à quatre pattes » : jeux amusants plutôt qu’exercices sportifs.  

Fête communale d’autrefois, course à quatre pattes

En outre, dès cette époque, l’apparition de la bicyclette promeut les premières courses cyclistes entre amateurs locaux. Mais pour le plus grand nombre, on en reste à de modestes spectacles « sportifs ». D’ailleurs l’école, même si  elle accorde une petite place à des « leçons de gymnastique », ne valorise guère le sport.

Entre 1945 et 1980

Dans la société française, deux moments historiques, d’inspiration opposée, ont ouvert une place aux loisirs et au sport : le Front Populaire, en 1936, avec l’instauration des congés payés ; l’Etat Français, sous Pétain, avec la volonté de redonner vigueur à des Français assoupis. 

Qu’en est-il à Saint-Martin ? Deux pôles structurent la vie sociale locale : l’église et l’école. Outre leur fonction première (le culte et l’instruction), elles cherchent à prolonger leur action, notamment envers les jeunes, à travers la proposition d’activités de loisirs. Fort modestement à Saint-Martin : pour la paroisse, pas de jeune vicaire pour développer dans un patronage des activités à destination de la jeunesse ; le vieux curé Chesne réussit néanmoins à mettre sur pied une fanfare (une « clique ») qui aura ses heures de gloire entre 1949 et 1962. Quant aux instituteurs (Mrs Dubost et Coicaud), ils portent l’Amicale laïque. Mais là encore, même si les statuts envisagent de « former des sections sportives », l’activité se limitera pour l’essentiel au théâtre et au cinéma et à quelques conférences « instructives ».

Fanfare de Saint-Martin, devant le presbytère d’alors – 1950

Signalons cependant la faveur dont bénéficie à Saint-Martin le cyclisme avec notamment la figure de Raoul Belliard, cultivateur de progrès et maire de 1965 à 1971 : entre 1934 et 1952, il remportera de nombreuses courses départementales ; ses fils, Daniel et Joël, suivront brillamment sa trace.

Raoul Belliard, champion cycliste foliosain

De 1980 à nos jours.

La commune se développe rapidement ; la population s’accroît et se renouvelle avec de nombreux salariés de l’industrie ou des services qui manifestent le désir de loisirs culturels et sportifs.

En 1977, le football s’organise en partenariat avec Saint-Jean-de-Linières (ESSJM). On joue d’abord sur le terrain de Saint-Jean ; celui de Saint-Martin, engazonné, voit le jour en 1987. M. Berthelot, D. Roué, M. Huet, C. Alusse, X. Merlet et d’autres seront les responsables du club.

Le Football, club intercommunal ESSJM – équipe séniors 2007

Martin-cyclo s’implante à la même époque. P .Robert en sera le premier dirigeant.

Dans un secteur jusque-là très masculin, des femmes se regroupent en 1983 pour créer une section de gymnastique (C. Goueset en fût une des responsables).

Le Comité des fêtes n’a pas pour vocation première la pratique sportive, mais, sous la présidence d’A. Goussin, il fait une place au sport  avec le cyclo-cross et la randonnée.

D’autres pratiques sportives émergent, mais elles ne trouvent leur pleine expression qu’avec la création des équipements sportifs : la première salle de sport en 1986 puis les courts de tennis en 1988.

Un autre événement fut décisif pour l’organisation des loisirs sportifs et culturels dans notre commune. Il s’agit en 1986 de la création de l’ASCSM (Association Sportive et Culturelle de Saint-Martin) avec comme principaux responsables : M. Chilaud, M. Poupin, D. Roué, Ph. Reverdy, T. Raymond…Toutes les disciplines y sont représentées : le badminton (M. Chilaud, J. Gaudin) ; le tennis (D. Martin…) ; la pétanque (R. Chevalier),  le volley-ball ; le basket ; la gymnastique… Le domaine culturel y a sa place avec la musique (J.P. Bureau, puis M.C. Missir), le théâtre (M.N. Chilaud), Récréarts et plus récemment « Au Coin Du Cercle » . Cet inventaire n’est pas exhaustif pour cette association multi-branches qui, jusqu’à aujourd’hui, fédère et anime une bonne partie des activités de loisirs, et dont ont bénéficié, au cours de ces quatre dernières décennies, des milliers de jeunes et d’adultes de notre commune. Le tout grâce aux talents et au dévouement des dizaines, voire des centaines de bénévoles qui se sont investis dans cette association. Note : nous n’en avons cité que quelques-uns ; que les autres veuillent bien nous excuser : ils n’ont pas pour autant démérité.

Le Badminton, une section phare de l’ASCSM – équipe régionale 1 mixte 2008

Mais tout cela, bien sûr, oblige la commune à mettre en place de nouveaux équipements sportifs : un second terrain de foot en stabilisé voit le jour en 2001, une nouvelle salle de sport par réaménagement d’un local professionnel, en 2013 ; et pour la culture, les salles de l’ancienne école (aujourd’hui Espace Simone Veil), sans oublier la salle Barbara (même si sa destination est plus large).

Ce récapitulatif chronologique souffre certainement de lacunes, d’approximations, voire d’erreurs, mais il permet de prendre la mesure de notre prodigieux développement socio-culturel depuis 40 ans. Ce dynamisme associatif et culturel est un marqueur fort de notre commune et  justifie pleinement l’attribution en décembre 2021 à Saint-Martin du label de « commune sportive », comme le rappelle un panneau à l’entrée du bourg.

Robert AUDOIN 
Maire honoraire
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